Cette question très intéressante nécessite une analyse approfondie afin de ne pas vous répondre de manière irréfléchie. Nous reviendrons vers vous ultérieurement avec des indications beaucoup plus précises sur les différents points que vous avez soulevés.
Il est évidemment nécessaire de dresser un état des lieux et d'intégrer d'autres maladies radio-induites dans la liste des vingt-trois pathologies ouvrant droit à indemnisation. Nous recommandons de procéder à une analyse comparative avec d'autres continents également affectés par des explosions nucléaires – je pense en particulier à la situation des îles Marshall, des îles Kiribati, du centre de l'Australie, ou encore du Japon… Il ne s'agit pas forcément d'élargir la liste des maladies reconnues à Maohi nui, en Polynésie française, mais d'avoir une vision beaucoup plus globale de toutes ces pathologies.
Nous qualifions de victimes directes les personnes présentes ou ayant travaillé sur les sites pendant la période des explosions nucléaires. Nous identifions comme victimes indirectes leurs descendants atteints de maladies radio-induites, qui peuvent être de la deuxième ou de la troisième génération, voire de la quatrième ou de la cinquième. Il apparaît que des dossiers de demande d'indemnisation sont déposés tant par des victimes directes que par des victimes indirectes. Nous pourrons vous donner davantage de détails ultérieurement.
Vous nous avez enfin demandé quelles mesures concrètes permettraient de libérer notre territoire du « colonialisme nucléaire ». L'une des premières mesures serait la reconnaissance concrète et juste, par l'État, des conséquences environnementales et sanitaires des explosions nucléaires. Là encore, je pourrai développer davantage ma réponse plus tard.