L'outil épidémiologique – regarder, de façon très contrôlée, un groupe de personnes pour essayer d'établir un lien entre la dose qu'elles reçoivent et les pathologies qu'elles développent – a du mal à faire la démonstration d'un effet si la dose est faible. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'effet : ce n'est pas parce qu'on ne le voit pas qu'il n'existe pas. En revanche, on peut dire qu'il est faible.
Ce lien entre la dose et l'effet fait l'objet de discussions – pour ne pas dire de polémiques – à l'échelle internationale. Le système de gestion international est fondé sur cette idée que plus la dose est faible, plus l'effet l'est aussi, mais que toute dose engendre effet. Cependant, certains acteurs scientifiques, notamment aux États-Unis, contestent ce lien et considèrent qu'en dessous d'une certaine dose, il n'y a pas d'effet. Ce n'est pas la position adoptée par l'IRSN dans le système de gestion. Nous avons produit en 2023 un document de doctrine sur ce sujet, que nous pourrons vous transmettre. Nous considérons que cette approche dite « linéaire sans seuil » – qui consiste à tracer une ligne droite sur la courbe en deçà des mesures observables – reste pertinente, notamment au vu des résultats récents, tant des études épidémiologiques, qui étudient des cohortes de plus en plus grandes, que des études radiobiologiques.