Concernant la population civile présente pendant les essais nucléaires menés de 1966 à 1974, l'IRSN dispose uniquement des doses estimées par le CEA après les retombées des essais pour lesquels des conditions météorologiques défavorables ont entraîné des niveaux d'exposition et de contamination plus élevés qu'attendu. Pour cette période, l'IRSN ne dispose pas, comme c'est le cas à partir de 1975, d'estimations de doses annuelles dues aux essais nucléaires.
Les doses reçues annuellement en Polynésie de 1975 à 1981 ont été estimées par l'IRSN à la demande du Civen, sur la base notamment des rapports du CEA, qui ont été déclassifiés en 2013. Les doses sont bien plus faibles que ce qu'elles étaient à l'époque des retombées et n'ont jamais atteint 100 microsieverts. De 1975 à 1981, elles diminuent environ de moitié, en raison de la disparition de certains radionucléides de période courte et moyenne et de l'arrêt, en 1980, des essais atmosphériques chinois d'armes nucléaires, qui ont eu une contribution faible mais mesurable dans les retombées stratosphériques sur la Polynésie.
À partir de 1982, les doses ont été estimées annuellement par l'Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN) puis par l'IRSN. Elles sont principalement dues au césium 137 et au carbone 14 issus des retombées stratosphériques des essais nucléaires des cinq puissances nucléaires d'alors, notamment celles des essais américains et soviétiques.