Pour répondre à votre première question, il me semble qu'il serait pertinent d'inclure plus largement les outre-mer français dans l'enseignement de l'histoire de France et de la géographie. Il est épuisant de relever, dans le cadre de discussions informelles, combien nombre de gens confondent Tahiti et Haïti, ou combien perdurent certains stéréotypes humiliants et persistants à l'égard des outre-mer. Par exemple, l'idée que les Océaniens manquent de profondeur ou de capacité à se projeter dans l'avenir. Or ces clichés seraient probablement moins ancrés dans l'esprit des Français hexagonaux si un minimum d'enseignement de l'histoire et de la géographie était consacré aux outre-mer, dont une partie dédiée à la question du fait nucléaire, bien sûr.
Je souhaite revenir sur la question de l'habilitation au secret de la défense. J'ai choisi de renoncer à remplir le questionnaire car je le faisais via une application Internet, étant donné que je ne pouvais pas le faire directement sur place. Cette application posait des difficultés en raison de mon histoire familiale, notamment parce que certaines rubriques manquaient dans les menus déroulants. Il fallait remonter assez loin dans l'identité des parents, du conjoint et de ses parents, ce qui compliquait la tâche. Étant donné que mon père est né en Chine, ma mère à Port-Vila et ma belle-mère aux Marquises, je ne trouvais pas les informations appropriées dans les menus déroulants. C'est aussi bête que cela. Ce ne sont pas tant les historiens qui devraient être habilités au secret défense que des représentants, soit à un niveau politique – ce qui n'est peut-être pas envisageable – soit à un niveau administratif de la Polynésie, par exemple le chef du service des archives polynésiennes, un agent de ce même service ou encore des agents du service du patrimoine et de la culture. Il serait plus judicieux d'habiliter ces personnes afin qu'elles puissent attester que lorsqu'un dossier a été classé proliférant, c'est à juste titre et non dans un but de dissimulation. On en revient à la problématique de défiance développée précédemment.