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Intervention de Daniel Goldberg

Réunion du mercredi 5 juin 2024 à 16h30
Commission d'enquête sur les manquements des politiques de protection de l'enfance

Daniel Goldberg, président de l'Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux :

Il y a effectivement eu des changements de ministres, mais la difficulté vient d'un manque d'habitudes. Entre l'État, les départements et les régions, il n'y a pas cette habitude de considérer une politique publique sur laquelle chacun a son champ de compétences et de regarder, par territoire – que ce soit dans les zones les plus urbaines de 300 000 à 400 000 habitants ou dans les zones moins urbanisées, avec des populations moins nombreuses –, avec les chiffres à disposition, ce qu'il est possible de faire et surtout quelle dynamique commune adopter pour faire face aux besoins à venir. Par exemple, dans le champ du grand âge, il y a un enjeu démographique. Mais l'augmentation des besoins en termes de protection de l'enfance, hors MNA, n'a quant à elle pas été anticipée. Cette hausse est liée à de nombreux facteurs. Nous en avons cité quelques-uns et nous pourrons y revenir : nous pensons notamment que les actions de prévention sont essentielles. Par exemple, la disparition des maîtres E et des maîtres G à l'école élémentaire, qui étaient des professeurs des écoles spécialisés pour détecter et accompagner des mineurs rencontrant leurs premières difficultés, est problématique. De même, la difficulté d'obtenir des places en CMP ou en CMPP, les difficultés de la médecine scolaire, des services sociaux et de l'éducation nationale sont des obstacles majeurs. Toutes ces mesures de détection, de prévention et d'action proactive sont importantes, avant même que soient prises des mesures de protection de l'enfance au sens strict. Cela justifie la nécessité d'un dispositif commun.

C'est pourquoi nous avons soutenu la demande d'un plan Marshall pour la protection de l'enfance. En termes de communication, cela résonne bien. Cependant, nous avions plutôt défendu l'idée d'Assises de l'enfance, permettant de disposer d'une vision globale. Nous appelons de nos vœux chaque acteur, qu'il s'agisse de l'État, des départements, des régions, des communes, et nous, les acteurs de terrain, à réaliser ces états des lieux partagés pour un territoire donné. Il s'agit d'établir un diagnostic commun, validé par tous, et d'adopter des démarches communes et prédictives. Par exemple, dans le cadre du développement des quartiers, il y a des enjeux de zones de transport, de rénovation urbaine, etc., dont nous connaissons désormais les effets à cinq ans. Il est essentiel d'avoir cette vision prédictive de l'action publique en protection de l'enfance.

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