Lors d'une audition au Sénat, le 18 janvier dernier, vous avez défendu l'idée de mutualiser les capacités des États membres en vous interrogeant sur l'opportunité de construire un second porte-avions au niveau européen en plus du Charles-de-Gaulle. Depuis le Brexit, la France est le seul État de l'Union qui maîtrise la construction d'un tel équipement ; une mutualisation reviendrait donc à brader nos savoir-faire et notre maîtrise technologique dans des domaines de pointe. D'autre part, sous quelle autorité serait placé ce porte-avions ? À quel prix, pour quelle stratégie et quelle politique de défense ? Où trouverait-on les moyens indispensables pour constituer le groupe d'aéronefs, de bâtiments de surface et de sous-marins nécessaires pour le défendre ? En tout cas pas du côté de la marine française, qui ne dispose que de 120 bâtiments pour assurer la sécurité de notre domaine maritime, le deuxième plus grand au monde. Pourquoi entretenir l'idée de la folie que représenterait pour la France un porte-avions européen ?