Ce site présente les travaux des députés de la précédente législature.
NosDéputés.fr reviendra d'ici quelques mois avec une nouvelle version pour les députés élus en 2024.

Intervention de Sabine Thillaye

Réunion du mardi 4 juin 2024 à 18h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Thillaye :

En dépit des explications que vous nous avez données, Monsieur le commissaire, je m'interroge sur les questions de financement, parce que l'on assiste à la fragmentation de notre industrie de défense. Le budget que nous dépensons ensemble n'est pas négligeable : vous avez évoqué 250 milliards d'euros et je crois que ce sera encore davantage cette année. Pour y faire face existent certes tous les outils que vous avez décrits mais, au regard des besoins, les sommes en jeu ne me semblent pas suffisantes. Si les chiffres dont je dispose sont les bons, Edip disposera de 5 milliards d'euros entre 2025 et 2027 et Edirpa de 300 millions. Il y a aussi la facilité européenne pour la paix, soit 17 milliards, et la coopération structurée permanente qui se traduit, me semble-t-il, par un grand saupoudrage, avec beaucoup d'outils intergouvernementaux ou intégrés. C'est un grand progrès d'avoir le Fonds européen de défense avec 7,9 milliards d'euros, mais mon impression est que cet ensemble compliqué manque un peu de visibilité pour nos industriels.

Ensuite, part-on suffisamment des besoins de nos armées ? Longtemps, j'ai eu le sentiment que primaient les besoins économiques de nos industriels. Aussi, lorsque les ministres Boris Pistorius et Sébastien Lecornu ont signé l'engagement de construction du Main Ground Combat System (MGCS) ai-je été très contente de les entendre dire : « Nous sommes les clients de nos industries, qui doivent désormais agir en fonction des besoins de nos armées ». Ce cheminement est-il le même au niveau européen ? N'aurait-on pas besoin aussi davantage de ressources propres ? Vous-mêmes avez évoqué un jour un fonds de 100 milliards d'euros. On en est loin, mais on demande de plus en plus à l'Union européenne et l'on voit que produire plus, plus vite et en Européens demande des financements, et que les seules contributions des États ne suffiront pas. Vous avez aussi évoqué les espaces contestés, l'innovation et la recherche. La guerre nous pousse à définir certaines priorités et il en résulte que l'on ne parvient pas à faire face à l'ensemble des défis.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.