Les masques tombent sur les questions de la défense. Ursula von der Leyen a osé annoncer qu'elle ferait de la défense sa priorité une fois reconduite et Emmanuel Macron a osé ouvrir la voie à un éventuel partage de notre dissuasion nucléaire à l'Europe. Avec de telles politiques, la souveraineté des États est foulée aux pieds. C'est malheureusement conforme à votre idéologie, qui est de construire une Europe fédérale déconnectée des peuples. Vous êtes doublement comptable, Monsieur Breton, puisque nommé par M. Macron et responsable devant Mme von der Leyen. D'ailleurs, vous occupez un poste de commissaire à l'industrie de défense, mais de quoi parle-t-on, quand 80 % des matières premières stratégiques sont importées et plus de 80 % des budgets militaires européens consacrés à des importations extra-européennes, pour le plus grand plaisir de l'Oncle Sam. Le F-35 est ainsi acheté par trois des quatre pays ayant développé l'Eurofighter. Quant à l'Allemagne, censée être notre partenaire privilégié, elle a abandonné trois projets bilatéraux sur cinq depuis 2017. À cela s'ajoutent la suspension du projet Iris2 et la stratégie expansionniste de Rheinmetall en Europe. La France n'est que le huitième fournisseur de Berlin, après la Macédoine. Il n'y a aucune solidarité européenne en matière de coopération économique sur la défense, c'est une évidence. La ligne du Rassemblement national, rappelée par notre présidente, est claire : la défense repose essentiellement sur la nation. C'est sur ce principe que s'est bâtie la Ve République et ce serait une forfaiture que la Commission européenne s'empare des questions de défense, ce que ne permettent d'ailleurs pas les traités en l'état du droit européen. Monsieur le commissaire, ne vous en déplaise, vous n'avez pas le droit de déposséder les peuples de leur défense, a fortiori le peuple français étant donné l'envergure de son armée. Vous n'êtes pas non plus légitime, vous qui n'avez plus été élu depuis trente ans dans le Poitou-Charentes.
Dans ce contexte, pouvez-vous préciser comment Mme von der Leyen entend s'ingérer dans les questions de défense alors qu'elle ne dispose ni du pouvoir ni de la légitimité pour le faire ? Allez-vous, encore une fois, outrepasser la volonté des peuples et vous arranger avec les règles pour vous immiscer dans un domaine réservé de droit aux États ?