Intervention de Yannick Lowgreen

Réunion du mardi 21 mai 2024 à 18h00
Commission d'enquête relative à la politique française d'expérimentation nucléaire, à l'ensemble des conséquences de l'installation et des opérations du centre d'expérimentation du pacifique en polynésie française, à la reconnaissance, à la prise en charge et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français, ainsi qu'à la reconnaissance des dommages environnementaux et à leur réparation

Yannick Lowgreen, président de l'association Tamarii Moruroa :

La principale motivation pour beaucoup d'entre nous était de trouver du travail. À l'époque, la région de Tahiti était la seule où il y existait des opportunités d'emploi. Pour raconter cette histoire de manière exhaustive, il faut remonter à la Première guerre mondiale, quand de nombreuses personnes sont parties travailler à Makatea, sur le site minier d'exploitation du phosphate. Par la suite, le tournage du film Les Révoltés du Bounty a conduit de nombreux Polynésiens à abandonner l'agriculture pour travailler sur ce projet qui offrait une meilleure rémunération. Au moment des essais, Moruroa est devenu un point de convergence pour ceux qui avaient quitté Tahiti, Makatea ayant fermé et ses ouvriers se retrouvant sans emploi. La plupart des anciens travailleurs de Moruroa venaient de Makatea. M. Frogier lui-même, ayant travaillé au CEA et au CEP, était un ancien de Makatea, ce qui a facilité son embauche. Les Polynésiens étaient attirés par ces opportunités à Moruroa.

Les gens avaient pris l'habitude de percevoir un salaire et avaient abandonné l'agriculture et d'autres activités pour travailler à Moruroa, où ils étaient mieux rémunérés. Le seul inconvénient était qu'ils devaient rester sur le site pendant deux à trois mois avant de pouvoir revoir leur famille.

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