Parmi les leçons à tirer et dans ce succès, il convient de ne pas oublier l'ampleur de la tâche qui était à réaliser.
Concernant la rénovation des bâtiments, je rappelle qu'en France, environ 40 % des mètres carrés tertiaires de notre pays sont publics, soit environ 400 millions de mètres carrés. L'État en possède environ 100 millions et les collectivités locales près de 280 millions. J'arrondis le chiffre légèrement à la hausse pour inclure les syndicats et autres structures dont l'impact n'est pas précisément mesuré.
Il existe actuellement un véritable écart dans les moyens que nous consacrons à la rénovation des bâtiments, notamment au travers du dispositif MaPrimeRénov' et notre volonté d'aller vers des rénovations globales et collectives.
L'Assemblée nationale et le Sénat ont fait un premier pas avec le dispositif de tiers financement qui rencontre ses premières réalisations avec la métropole d'Orléans et au sein d'Action Logement. Par ces dispositifs, le remboursement des emprunts se fait par les économies d'énergie réalisées tout au long de la vie, en s'appuyant sur des mécanismes permettant d'éviter des décaissements. Je crois profondément en ce type d'approche, surtout dans des modèles publics, y compris pour les bailleurs sociaux, en s'appuyant sur des structures ou sur des véhicules dédiés qui dépendent des collectivités territoriales qui en sont les propriétaires.
Pour plusieurs territoires, nous avons entrepris d'associer le soutien à la rénovation énergétique à l'efficacité des travaux réalisés et au pourcentage de réduction des consommations énergétiques. Décarboner un bâtiment inutilisé favorise assurément son étiquette énergétique, mais sans impact sur son prix, il perd en efficience et en efficacité.
Les taux d'occupation des bâtiments publics affichent des disparités considérables. Si les gains énergétiques ont été pris en compte dans la plupart des territoires, les retours d'expériences montrent que ce critère n'a pas systématiquement été appliqué, malgré l'incitation forte à atteindre un niveau de 40 % de réduction énergétique pour bénéficier du soutien maximal.