Monsieur le député, je partage pleinement votre constat sur la nécessité d'investir davantage dans la régénération.
Lors de la dernière année du quinquennat où les socialistes étaient en responsabilité, 3,3 milliards d'euros étaient consacrés aux infrastructures ferroviaires. Nous en sommes à un milliard d'euros supplémentaire en cinq ans et nous visons, pour la fin du quinquennat, un milliard d'euros de plus qu'en début de quinquennat. C'est dire si nous savons prendre les responsabilités que d'autres n'avaient pas su prendre avant nous.
Concernant le fret, nous étions tombés à un point bas de 9 % par rapport à une moyenne de 10 %, puis nous sommes remontés à 11 %. Nous envisageons une progression continue aussi bien du transport ferroviaire que du transport fluvial. Un projet comme celui du canal Seine-Nord-Europe, résolument soutenu par l'Union européenne, devrait nous permettre de majorer notre part du transport fluvial. Un seul point de plus ne serait aucunement à négliger, eu égard au nombre de camions évités qu'il représenterait. Il existe également tout un réseau de « petit fluvial », moins visible. Si nous parvenions, par exemple, à électrifier la chatière située derrière HAROPA port, nous obtiendrions la décarbonation effective d'une partie du fluvial et ouvririons des perspectives aux plateformes multimodales.
Sur le fret, nous rencontrons souvent des difficultés liées aux emprises. Nous disposons de nombreux sillons, mais il est parfois difficile de trouver des endroits pour assembler les wagons. Contrairement à la relative concentration des opérateurs sur le transport des voyageurs, le fret connaît un grand émiettement des opérateurs à l'échelle européenne, compliquant l'harmonisation des processus.
Il est impératif de continuer à investir dans ce domaine, qui est au cœur des discussions du plan global de 100 milliards d'euros.
La première année verra une progression de 300 millions d'euros, avec un effort significatif demandé à la SNCF. Dès l'année prochaine, nous devrions enclencher la deuxième étape qui devrait se concrétiser par une accélération des investissements ferroviaires dans le cadre de l'AFITF. Cela inclurait un milliard d'euros supplémentaires dédiés à la régénération des infrastructures et des lignes sur lesquelles nous avions pris des engagements.
Enfin, il n'est effectivement ni acceptable ni souhaitable pour la transition écologique que les durées de trajets de certaines lignes, comme vous en mentionniez, soient devenues supérieures à celles d'il y a vingt ans.