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Intervention de Jean-Philippe Tanguy

Réunion du jeudi 30 mai 2024 à 14h30
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Tanguy :

Vous nous avez dit que la publication de vos comptes pourrait être utilisée par les acteurs de la grande distribution pour vous imposer des conditions de négociation extrêmement difficiles. Cela peut s'entendre, mais il n'en demeure pas moins que la loi est la loi.

En outre, votre groupe est lié à la grande distribution par des contrats, ce qui le sécurise. Cette dernière pourrait aussi dire qu'elle ne souhaite pas contractualiser et qu'elle préfère faire comme ça l'arrange. Ce serait d'une certaine manière tout l'État de droit et le capitalisme contemporain qui s'effondreraient. Les contrats entre les acteurs économiques garantissent la sécurité juridique et la transparence, et ils permettent le cas échéant d'engager une procédure contentieuse. Certaines pratiques ont cours avec les éleveurs, j'entends bien, mais on a fini par passer du troc au capitalisme moderne. Je ne comprends donc pas l'argument qui consiste à dire qu'on ne respecte pas la loi parce que cela n'arrange personne.

Sans vouloir vous flatter, nous avons constaté que vous aviez une intelligence supérieure et que vous étiez capable d'avoir une vision d'ensemble. Vos arguments ne sont pas à la hauteur des enjeux. En outre, les pratiques que vous décrivez ne marchent pas puisque la filière française de l'élevage ne va pas bien. Dans votre propos liminaire vous avez déclaré qu'il n'y a pas de problème de revenus, mais ce n'est pas ce que l'on entend lors des auditions ou lorsque l'on rencontre des éleveurs dans les circonscriptions. Bref, je ne comprends pas comment vous pouvez tenir de tels propos sur la contractualisation devant la représentation nationale.

Sans éleveurs, les abattoirs se retrouveraient dans une situation difficile. La baisse du cheptel est supérieure à celle de la consommation de viande et elle est donc compensée par des importations. Vous faites face à la même concurrence que celle que subissent nos éleveurs. Je ne comprends donc pas vos réticences.

Posons la question d'une autre manière : que faudrait-il faire, selon vous, pour que tout le monde soit gagnant au sein de la chaîne de valeur et que les éleveurs puissent comme vous vivre de leur travail ? Dans l'agriculture mondiale, avez-vous observé, tout le monde est subventionné. C'est un peu paradoxal puisque vous vous êtes glorifié de ne pas l'être. Pourquoi refuser aux éleveurs de parvenir au même résultat ?

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