Je reviendrai sur la question de l'argent public.
Nous avons conclu un deal. J'ai été jugé apte et nous avons racheté cette structure, qui fut donc intégrée au groupe. Mais l'affaire n'était pas terminée puisque le dossier devait être examiné par l'Autorité de la concurrence, ce qui a duré plusieurs mois. Après des analyses en tout genre, on m'a dit que j'étais persona non grata dans l'est de la France et qu'il fallait que je vende des implantations. Dont acte. Nous nous sommes alors séparés de quatre outils industriels qui, de façon arbitraire, ont été repris par la coopérative Terrena.
Nous avons ensuite beaucoup investi pour rénover les outils de Socopa, qui avait développé une activité industrielle pour les produits élaborés mais laissé se dégrader les abattoirs. Nous avons ainsi investi plus de 100 millions dans un abattoir de porcs, à Évron, afin d'automatiser la chaîne d'abattage. Nous engageons également entre 60 et 70 millions à Villefranche-d'Allier pour un abattoir spécialisé dans le bœuf. Tels sont les deux principaux investissements que je peux mentionner. Par ailleurs nous rénovons l'outil de Charal installé à Cholet.
Nous avons fait tout cela sans percevoir le moindre centime d'argent public. Nous avons été soutenus quand nous étions tout petits, au démarrage, grâce à des aides européennes ; mais ensuite les contraintes se sont accrues très rapidement, de même que les exigences de droit de regard sur la distribution de dividendes. Nous avons donc investi de l'argent que nous avions gagné, bien entendu avec des concours bancaires. Aujourd'hui, le groupe est peu endetté. Je ne sais si j'ai ainsi répondu à la question.
Nous avons aussi repris quelques entreprises à droite et à gauche. Je peux même vous dire que je signerai demain matin la reprise de l'abattoir de la Sodem au Vigeant, spécialisé dans le traitement des agneaux. Après avoir été le premier outil de France il est aujourd'hui dans un état de coma très avancé, c'est une catastrophe.