Je vous prie d'accepter que nous ne répondions pas à la dernière question. En effet, après trente ans d'expérience en protection de l'enfance, j'ai constaté que les départements et les services peuvent très bien fonctionner à un moment donné, puis dysfonctionner cinq ans plus tard, souvent simplement en raison de changements de personnel. Il n'existe pas de champion en la matière. Nous parlons ici d'éducation et d'accompagnement d'enfants, un domaine que Freud qualifiait de plus beau des métiers impossibles. Je n'ai donc pas de modèle exemplaire à proposer.
Concernant les outre-mer, notre association n'y est pas présente ou très peu, à l'exception notable de la Polynésie française. Le village de Papara, associé à SOS Villages d'enfants France, en est un exemple. Bien que nous soyons conscients des besoins qui sont à la fois spécifiques et similaires en outre-mer, notre implication directe y est limitée. J'ai eu des contacts réguliers avec La Réunion et les Antilles, mais jusqu'à présent je n'ai jamais reçu d'appel à projets. Les enjeux organisationnels sont également un facteur. En Polynésie française, les défis sont singuliers, notamment en raison de la disparité territoriale. Le travail avec les familles, lorsqu'il est dans l'intérêt de l'enfant, est complexe. Par exemple, certains enfants vivent sur des atolls éloignés, nécessitant parfois trois jours de trajet pour les atteindre. Le recrutement y est également un défi majeur. Le projet de Papara, bien que similaire dans ses fondamentaux, est adapté aux spécificités locales. Il est mené par l'association autonome SOS Villages d'enfants Polynésie, sous l'égide de la France au sein de la fédération internationale. Leur travail est remarquable et mérite d'être souligné.