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Intervention de Maryam Muradian

Réunion du mardi 28 mai 2024 à 16h30
Commission d'enquête relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité

Maryam Muradian, psychologue clinicienne, ancienne coach pour enfants et coordinatrice d'intimité :

Il est essentiel de distinguer notre fonction d'accompagnement, qui inclut une dimension de protection, et la présence d'un référent. Ce référent peut être suffisant pour certains grands adolescents, s'il est bien informé. Il veillera à l'intégrité de cet adolescent, comme il pourrait le faire pour d'autres acteurs. Néanmoins, il serait pertinent de rendre obligatoire la proposition d'un accompagnement jusqu'à 20 ans, 22 ans, voire 25 ans. C'est peut-être ambitieux, mais il devrait y avoir une proposition systématique au moins jusqu'à 18 ans. La tranche d'âge de 15 à 18 ans est délicate : une présence est-elle toujours nécessaire ? Certains peuvent la considérer humiliante ou superflue. Il serait donc préférable de le concevoir comme une proposition.

En ce qui concerne les scènes interdites, je voudrais partager une expérience personnelle. Lors du tournage impliquant la petite fille de quatre ans, la première lecture du scénario m'avait fait hésiter. Cependant, après avoir rencontré le réalisateur, j'ai découvert qu'il souhaitait aborder le sujet comme un conte, avec des références au méchant loup, etc. Il s'agissait de créer une narration pour l'enfant, de jouer et de collaborer étroitement avec le réalisateur et le chef opérateur.

Je pense au film « Les Chatouilles », qui aborde de manière significative la question de l'intimité jouée par un enfant. J'ai participé à une projection du film en présence d'Andréa Bescon et d'Éric Métayer, où ils ont indiqué n'avoir pas fait appel à un coach, bien qu'ils aient travaillé en duo. Ce tandem est bien connu des enfants, avec une dynamique de « good cop, bad cop ». Un spectateur les a interrogés sur leur méthode de travail, et ils ont expliqué qu'ils avaient fait du cinéma. Une scène marquante du film est un gros plan sur Andréa Bescon, suggérant que l'agresseur est en train de commettre des attouchements. Cette scène, bien que délicate, a été filmée avec une grande précision. Ils ont énormément travaillé en amont avec la jeune actrice, choisie en pleine conscience de l'importance de ce qu'elle allait interpréter.

Ils ont insisté sur l'importance de cette préparation, surtout avec des enfants plus jeunes, qui pourraient ne pas être pleinement conscients des enjeux. Rien n'est interdit, mais il existe de nombreuses astuces pour aborder ces sujets sensibles. Avec un réalisateur et une production prêts à investir du temps et des moyens, il est possible de mettre en scène ces situations de manière appropriée.

Il est également toujours possible de remettre en question certaines scènes. J'ai moi-même travaillé sur la coordination d'intimité et dû intervenir sur des scènes mal écrites, qui s'apparentaient à un viol alors que ce n'était pas la volonté du réalisateur.

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