Concernant les subterfuges, nous réfléchissons en amont avec les familles. Lorsque le scénario comporte des scènes de violence, un suicide, une maladie ou la mort, les sujets sont abordés avec leurs enfants et ce sont les parents qui décident de la manière dont ils souhaitent en parler. Si une situation est cachée à l'enfant, c'est le choix de la famille, qui abordera le sujet lorsque l'enfant grandira. Ce n'est pas une décision que nous prenons. De mon point de vue, les enfants peuvent comprendre beaucoup plus de choses qu'on ne le pense et il est toujours préférable de les informer plutôt que de leur cacher des éléments.
En ce qui concerne la suite du tournage, une fois celui-ci terminé, je ne suis plus employée. Un lien se crée toutefois avec l'enfant et les familles, qui savent qu'elles peuvent me contacter. Nous nous revoyons lors de la projection, mais en réalité, nous n'avons plus de contrôle et la distance rend parfois difficile toute intervention. C'est un axe de réflexion.
Récemment, j'ai eu l'impression que certains enfants tournaient sans grande envie. Ce sont des aspects difficiles à identifier lors du casting, mais pendant le tournage, il devient parfois évident que l'enfant est surtout là pour faire plaisir à ses parents. Il serait pertinent de créer un lien entre les coachs et la Drieets pour communiquer et réaliser un bilan après chaque tournage. Cela permettrait de réagir si, après un, deux ou trois tournages, les coachs signalent systématiquement un manque d'envie de la part de l'enfant. Il serait vraiment intéressant de créer une connexion.