Sur le site du ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire, on lit ceci : « En 2020, les betteraviers français ont fait face à une crise inédite. En effet, le virus de la jaunisse transmis par les pucerons s'est développé massivement sur l'ensemble des régions productrices françaises et a très fortement impacté la production de betterave sucrière. Cette maladie a entraîné des pertes de rendements d'environ 30 % en moyenne et pouvant dépasser 60 % localement. » Il ne s'agissait donc pas d'un épisode mineur.
Vous semblez dire que le problème a été réglé, mais alors pourquoi les betteraviers ont-ils manifesté il y a un peu plus d'un an devant les Invalides, sous vos fenêtres, pour vous dire le contraire ? Il y a une grande différence entre votre appréciation et celle des agriculteurs sur le terrain.
À la fin de cette audition, j'ai le sentiment que votre stratégie consiste à tirer le plus possible sur la corde tout en vous assurant qu'elle ne casse pas. Les Français ont pu le voir en janvier et février derniers : les agriculteurs vous disaient que la corde allait casser. Pourtant, comme l'a relevé Jean-Philippe Tanguy, le Gouvernement a voulu faire croire à une inflexion mais l'on continue sur la même trajectoire.
On ne voit pas comment on pourrait être rassurés lorsque l'on constate que les effectifs agricoles continuent de baisser et que des agriculteurs ne peuvent pas vivre de leur métier. Nous avons décroché en matière de souveraineté alimentaire parce que nous sommes sur une mauvaise trajectoire. Pour cette raison, notre agriculture va continuer de péricliter.