Je vous invite au SGPE et suis à votre disposition pour vous présenter la planification, car vous n'avez sans doute pas lu tous nos travaux. Le sujet du développement des filières industrielles est intégré dans la planification. Dans les domaines de la betterave et du sucre que vous avez évoqués, nous ne limitons pas la planification à la recherche d'alternatives aux néonicotinoïdes. Grâce à France 2030, nous déployons des aides à l'investissement dans la production de transformation du sucre pour pérenniser l'actif et remplacer les énergies fossiles, afin, notamment, de protéger l'activité des aléas pesant sur les prix internationaux de ces facteurs de production. Notre vision de la filière dépasse donc largement la seule écologie et s'attache à l'équilibre économique et à l'enjeu de souveraineté. Par ailleurs, le taux d'auto-approvisionnement dans la filière sucrière atteint presque 170 %, donc notre objectif prioritaire n'est pas d'augmenter significativement la production française de sucre compte tenu des contraintes pesant sur la SAU – la physique reste la physique.
Toujours dans le cadre de la planification, nous avons élaboré un plan portant sur les biocarburants et le développement de la filière de l'éthanol. Nous avons mis en évidence un problème dans la filière industrielle des biocarburants 2G et 3G : nous possédions la matière première mais nous ne disposions pas de tous les actifs de transformation ; nous avons développé, via France 2030, l'accompagnement des acteurs de la filière pour développer les chaînons manquants. La logique est, là encore, de mener une action globale, sensible aux enjeux économiques et de souveraineté. Dans la même démarche économique et de souveraineté, nous soutenons, avec des crédits de France 2030, l'installation de nouveaux acteurs de production d'engrais dans notre pays.
Dans le domaine de la politique industrielle, les mesures de conditionnement du bonus automobile à l'empreinte carbone ont eu un impact considérable : entre décembre 2023 et mars 2024, la part de véhicules électriques neufs d'origine asiatique est passée de 50 % à un peu plus de 10 %. Ces actions très concrètes illustrent notre vision d'ensemble de la planification écologique, notre but étant d'atteindre nos objectifs environnementaux dans un souci d'équité et de justice sociale tout en intégrant les enjeux de souveraineté énergétique – notre plus grande fragilité tient à notre extrême dépendance aux énergies fossiles – et agricole.