Non : nous sommes convaincus qu'il existe une voie de passage permettant de concilier la baisse de l'impact de l'agriculture et l'amélioration de la production agricole dans certains domaines. Le rapport du Gouvernement relatif à la souveraineté agricole montre qu'en cumul, la France continue de produire plus. Il est vrai, en revanche, que, pour des raisons plus économiques qu'écologiques, certaines filières ont réduit leur production, contribuant à la dégradation de certains taux d'auto-approvisionnement. C'est parfois un problème : dans ce cas, des plans de souveraineté sont mis en œuvre pour y remédier.
Les baisses, cependant, ont systématiquement été contrebalancées par le développement de la production dans d'autres filières. La surface agricole utile est globalement stable depuis les années 1980, de même que le volume de production n'a pas baissé. La réduction du nombre d'exploitations a été totalement compensée par l'augmentation de leur taille moyenne. Les seules baisses de productions constatées sont dues aux chocs climatiques importants liés à la sécheresse ou aux inondations.
Protéger notre souveraineté agricole, c'est donc s'adapter au changement climatique – la bonne nouvelle étant que les leviers d'adaptation sont généralement ceux qui permettent aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre, comme les couverts végétaux ou les haies.