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Intervention de Antoine Pellion

Réunion du jeudi 30 mai 2024 à 11h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Antoine Pellion, secrétaire général à la planification écologique :

C'est le cheptel bovin qui est le plus émissif de gaz à effet de serre. Je vous renvoie à nos travaux de planification, qui sont très clairs. Ce qui est central, c'est la réalité de l'alimentation des Français ; et ce n'est pas le Gouvernement qui décrète ce que les Français vont devoir manger. Ce doit être notre point d'entrée. Nous en tirons la conclusion très claire qu'il faut que notre production de viande soit alignée avec notre consommation. On observe une dégradation, dans une faible mesure seulement puisque notre taux d'auto-approvisionnement reste quasiment identique. Pour inverser cette tendance, nous avons défini l'objectif de stabiliser le cheptel bovin à l'horizon 2030.

Cela est cohérent avec un autre de nos combats concernant les prairies. La très forte diminution des prairies est liée à une baisse du cheptel. La question qui se pose, c'est celle des voies et moyens. J'ai eu l'occasion de discuter de la situation économique de l'élevage bovin et des importants départs à la retraite dans la filière à l'assemblée générale de la Fédération nationale bovine. Il convient notamment d'agir sur des sujets qui n'ont rien à voir avec l'écologie à court terme – modèles économiques, contractualisation sur la vente de viande –, en lien avec tous les travaux lancés à la suite d'Egalim, notamment sur la manière de rémunérer les éleveurs au juste prix.

Cette stabilité du cheptel bovin est compatible avec une baisse des émissions. En coordination avec la filière et des experts, nous réfléchissons sur l'évolution de l'alimentation animale ou de la conduite des travaux. Je vous renvoie à nos documents : dans la planification, la contribution relative de l'élevage et du secteur agricole en général à la baisse des émissions est beaucoup plus faible que celle des autres secteurs. C'est assumé, pour des questions de cohérence, et nous n'avons pas attendu la crise agricole pour le faire.

Je partage votre avis sur la nécessité d'avoir des clauses miroirs et sur leur pertinence. Le SGPE soutient leur introduction lors des négociations commerciales – il a ainsi encouragé la décision récente au sujet du thiaclopride – et suit leur mise en œuvre ; le développement des contrôles est, à cet égard, très important.

Quant à la conciliation entre l'intérêt général majeur que revêt l'agriculture, d'une part, et l'environnement, d'autre part, c'est tout l'objet de la planification écologique. Depuis deux ans, nous avons mis sur la table des leviers concrets et opérationnels, comme les couverts végétaux et les haies, qui permettent de concilier production agricole – qui doit rester importante – et protection de l'environnement.

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