Je ne parlais pas seulement de mon cas particulier mais de la viticulture en général.
Je reviens aux néonicotinoïdes et à la culture de la betterave. Nous avons auditionné les représentants de cette filière et ils n'ont pas du tout la même approche que vous en matière d'alternatives. Je suppose que vous faisiez allusion au Movento. Une dérogation récente permet aux betteraviers de faire davantage de passages avec ce produit. Mais cela augmente les phénomènes de résistance. Les betteraviers ont donc publié hier un communiqué, car ils ont le sentiment d'être dans une impasse faute de disposer d'une solution. La saison s'annonce assez compliquée pour eux en raison de la prolifération des pucerons cendrés.
Stéphane Travert a également dit hier, lors de son audition, qu'il n'y avait pas de distorsions avec les autres pays européens, ce qui est surprenant. Les distorsions sont en effet avérées puisque l'on peut utiliser l'acétamipride dans ces pays. Nous nous sommes infligé une surtransposition des normes européennes.
Êtes-vous conscients que les alternatives que vous proposez sont des impasses techniques ?
L'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié il y a quelques jours un rapport sur l'acétamipride. Elle ne voit pas d'obstacle à la prolongation de son autorisation. Elle prévoit certes de réduire les limites maximales résiduelles, mais cela ne semble pas être une difficulté selon la profession, car celles-ci sont rarement atteintes. Avez-vous réfléchi à cette question afin de revenir sur la surtransposition ? La filière pommes-poires nous a également fait part de son désarroi car l'autorisation du produit qu'elle utilise arrive à expiration l'année prochaine et qu'elle n'aura plus que l'acétamipride pour se défendre contre le puceron cendré. Un certain nombre d'autres filières sont également concernées, comme celle de la noisette.