Premièrement, nous étudions systématiquement les effets des mesures que nous envisageons. Deuxièmement, nous intégrons les enjeux de compétitivité. Troisièmement, je ne partage pas votre appréciation quant au fait que l'on dégrade la compétitivité dans un certain nombre de domaines.
Prenons l'exemple des produits phytosanitaires, très souvent mis en avant. Nous avons regardé de manière très précise comment la France se classait en Europe en ce qui concerne le nombre de substances autorisées. Elle est l'un des pays qui autorise le plus de produits phytosanitaires sur son territoire. C'est un point qui est important.
De fait, les problèmes de compétitivité relèvent plutôt du contournement des règles, dont les interdictions. C'est notamment le cas pour l'emploi du diméthoate pour traiter les cerises. On présente régulièrement l'interdiction de ce produit comme une cause de perte de compétitivité mais, en réalité, des cerises ainsi traitées sont produites en Turquie, puis reconditionnées dans un autre pays de l'Union européenne pour prétendre qu'elles y sont produites, au mépris de la réglementation. Pour faire face à cela, il convient de renforcer les contrôles sanitaires et d'utiliser les clauses miroirs. Nous avons pris des mesures en ce sens. Il faut donc être réaliste, comme le montre cet exemple très concret.
En matière de pesticides, le seul écart significatif observé concerne les néonicotinoïdes, dont l'utilisation a été interdite par le Parlement dans le cadre d'une loi de 2016. Celle-ci a ensuite été revue à la demande de Julien Denormandie afin de disposer de trois années pour trouver des solutions alternatives grâce à la recherche et au développement – ce dont nous disposons désormais pour maintenir une sole betteravière productive.
Notre philosophie est bien de ne pas interdire sans proposer de solutions. En l'occurrence, ces trois années ont été mises à profit pour développer des solutions qui ont permis de préserver l'ensemble de la filière betteravière.