Absolument. Un plan de souveraineté dédié à la question des fruits et légumes a été présenté par le ministre de l'agriculture et vise à regagner 5 points de taux d'auto-approvisionnement à l'horizon de la fin du quinquennat – ce qui ne permettra donc pas d'atteindre une autosuffisance complète.
On trouve dans ce plan des mesures de soutien à l'investissement, afin de disposer d'un outil de production compétitif sur ce segment – par exemple en favorisant la décarbonation des serres.
Le plan traite aussi de sujets liés au coût de la main-d'œuvre. La mesure de pérennisation du dispositif d'exonération de cotisations patronales pour l'emploi de travailleurs occasionnels demandeurs d'emploi (TODE), décidée par le Gouvernement à l'occasion de la crise agricole, vise ainsi à réduire les écarts de compétitivité liés aux coûts de main-d'œuvre. Ces derniers sont très importants dans le maraîchage et ils expliquent en partie pourquoi la production nationale a diminué.
La question du prix de l'alimentation et de la capacité pour nos concitoyens d'acheter des fruits et légumes français est également abordée. Si leur part de marché a baissé en France, c'est aussi parce que leur coût relatif est plus élevé que nombre de ceux cultivés à l'étranger.
Un des facteurs permettant de favoriser la production française consiste à agir sur des leviers en matière de consommation, comme l'utilisation de la commande publique par exemple. C'est un élément important, sur lequel nous nous mobilisons. Nous travaillons aussi depuis longtemps sur le chantier de l'affichage environnemental, qui arrive presque à son terme. Nous sommes en effet convaincus que la production en France produit un moindre effet environnemental. Pour le dire de manière très explicite, l'affichage environnemental est une autre manière de promouvoir la préférence nationale. C'est un élément intéressant pour nos filières et il est important que le consommateur puisse en prendre connaissance.
Nous avançons sur ce sujet, mais nous ne le faisons pas seuls. Le but est d'y arriver en associant l'ensemble des filières, donc avec l'ensemble de la profession agricole. Les travaux sont toujours en cours et je ne peux donc pas encore annoncer un calendrier. Ce qui est certain, c'est que nous avancerons vraiment le jour où l'ensemble des enjeux relatifs à l'environnement et à la production en France seront clairs et bien alignés. Les travaux que nous menons montrent que nous y sommes presque.
Notre outil industriel de transformation des fruits et légumes en aval est fragile et nous essayons de l'accompagner grâce à un certain nombre d'investissements dans le cadre du plan France 2030.