La définition de l'agroécologie est large, puisqu'elle recouvre toutes les actions visant à réduire l'impact environnemental des pratiques agricoles. Le SGPE en a dressé une liste, l'objectif de l'agroécologie étant, dans notre acception, d'aligner les enjeux environnementaux, de souveraineté et d'adaptation.
Le maintien de couverts végétaux sur les terres agricoles représente une action agroécologique essentielle, car ceux-ci retiennent l'eau quand il pleut, produisent de la biomasse en intercultures qui servira à d'autres usages, nourrissent les sols et stockent de l'azote, réduisant ainsi les besoins en engrais minéraux et, par extension, notre dépendance aux importations dans ce domaine. Ces couverts exigent une intensification du travail, puisqu'une semence supplémentaire est nécessaire : nous en parlons beaucoup avec les Jeunes Agriculteurs (JA), la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et les autres organisations agricoles, qui sont d'accord sur le principe mais qui s'inquiètent du rythme de déploiement. Nous avons fixé des objectifs annuels, que nous pourrons vous transmettre, de milliers d'hectares supplémentaires de couverts végétaux.
Autre levier efficace, la plantation de haies, lesquelles produisent de la biomasse et constituent des réservoirs de biodiversité essentiels en insectes pollinisateurs, eux-mêmes importants pour les rendements agricoles. Dans la même catégorie figurent les légumineuses, qui stockent de l'azote dans le sol et remplacent les engrais minéraux azotés, et qui produisent des protéines végétales utiles à la consommation humaine et animale, réduisant ainsi notre immense dépendance à l'importation d'alimentation animale.
Nous avons recensé une quinzaine d'outils agroécologiques pour lesquels nous avons élaboré des plans de déploiement destinés à favoriser leur généralisation dans l'ensemble des exploitations. Les organisations syndicales agricoles reconnaissent la pertinence de ces leviers et la nécessité de leur généralisation, les discussions se focalisant sur le rythme de mise en œuvre et sur l'accompagnement des exploitations pour que celles-ci conservent leur rentabilité économique. Nous menons des réflexions sur la concurrence loyale et les relations commerciales, afin que le déploiement et le financement de ces bonnes pratiques ne pèsent pas sur la compétitivité de nos exploitations.
L'ensemble de ces leviers présentent également des bénéfices d'adaptation au changement climatique, si bien que les exploitations qui adoptent ces pratiques deviennent plus résilientes à des épisodes de sécheresse, d'inondation et à d'autres phénomènes naturels. Ils participent au maintien de la productivité, donc à notre souveraineté.