Il faut relativiser. Les vignes que vous évoquez sont certainement des variétés utilisées à des fins d'adaptation. En effet, face au changement climatique, des tests sont réalisés afin d'évaluer si des cépages sont mieux adaptés dans certaines zones. Cependant, ces tests sont réalisés sur 5 % des surfaces et 10 % de l'assemblage au maximum. Un suivi scientifique est assuré lors de la mise en place de ces tests et notamment une vinification séparée de ces cépages justement pour vérifier si la typicité du produit n'est pas remise en cause. Ils sont donc réalisés à petite échelle et durent généralement dix ans. À l'issue de ce délai, soit nous constatons que le cépage ne modifie pas la typicité du produit, ce qui permet de l'intégrer au cahier des charges, soit il est écarté. Ce type de pratique permet parfois de réintégrer des cépages autochtones oubliés par les producteurs. Par exemple, les cépages corses ont été réintégrés aux cahiers des charges et nous constatons qu'ils sont mieux adaptés au climat actuel que trente ans auparavant. Pour vous donner un ordre d'idée, en trente ans, la date des vendanges a été avancée d'un mois. Les changements vont donc de plus en plus vite. En cas d'expérimentation en dehors du cahier des charges, comme elles étaient réalisées auparavant, la lenteur du processus serait trop importante et il ne serait pas possible de revendiquer l'AOP.