Ce débat sur le prêt à taux zéro me pousse à intervenir pour clarifier la position du groupe La France insoumise. Nous partageons totalement l'objectif défendu par Mme Bonnivard, parce que la difficulté d'accession à la propriété pour les jeunes et pour les classes populaires, en particulier dans ces zones touristiques où les prix augmentent fortement, est un vrai sujet de préoccupation. Permettre à ces ménages d'être propriétaires du logement où ils vont vivre est un bon objectif politique.
Mais c'est sur la méthode et le développement du prêt à taux zéro que nous divergeons. Nous voyons en effet deux inconvénients à ce dispositif.
Premier inconvénient : une fois que le ménage a pu contracter un prêt à taux zéro, il en bénéficie pendant toute sa durée, soit de cinq à quinze ans, et ce quelle que soit l'évolution de ses revenus. L'APL (aide personnalisée au logement) accession, supprimée par la majorité sous la précédente législature, était pourtant une meilleure solution, puisqu'elle remplissait le même objectif que le PTZ tout en étant calculée en temps réel, selon le revenu du ménage contractant : si, par bonheur, ce revenu augmentait significativement et qu'une aide publique n'était plus nécessaire pour rembourser l'emprunt, alors l'APL accession était supprimée. Voilà pourquoi nous privilégions ce dernier dispositif et que nous défendrons des amendements en ce sens dans la seconde partie du PLF.
Quant au second inconvénient, il découle de l'augmentation des prix du foncier que vous ciblez à fort juste titre, madame Bonnivard. Cependant, face à la spéculation, une aide publique alimentant l'augmentation des prix n'est pas la solution. Il faut au contraire encadrer les prix du foncier, c'est l'autre partie de la solution.