Dans un premier temps, ma réponse sera négative. Cette politique a un objectif de segmentation. Pour créer de la valeur, il faut pouvoir segmenter. L'objectif n'est donc pas que l'agriculture française soit à 100 % sous des signes d'identification de la qualité et de l'origine. D'ailleurs, selon les filières, les pourcentages peuvent être très réduits ou au contraire très importants, atteignant 90 % dans le domaine du vin. Pour les fromages, par exemple, 17 % des produits sont sous SIQO.
Dans un second temps, ma réponse sera positive, car ces SIQO ancrent l'agriculture dans un certain nombre de territoires qui, sans ces signes, accueilleraient moins d'activité agricole. Cette politique de valorisation permet donc de créer une sorte de compétitivité hors prix et d'assurer le maintien de l'agriculture dans ces zones. D'autre part, en termes de souveraineté, cette politique crée également de la valeur sur la filière, notamment au niveau des entreprises. Une entreprise laitière qui dispose d'un ensemble de produits avec une part de son chiffre d'affaires basé sur les SIQO générera davantage de marge sur ces SIQO, ce qui contribue globalement à lui assurer une certaine souveraineté alimentaire.