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Intervention de Franck Chaumès

Réunion du lundi 6 mai 2024 à 16h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Franck Chaumès, président de la branche restauration de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie :

Merci de nous recevoir. La contribution à ces commissions est toujours un honneur pour une profession comme la nôtre qui se trouve en difficulté à l'heure actuelle. En ce qui concerne l'alimentation et la consommation d'aliments hors domicile, nous avons forcément notre avis à donner. Je déplore que le classement de la gastronomie française au niveau mondial se dégrade pour un ensemble de raisons assez connues. À l'heure actuelle, nous ne mettons pas suffisamment en valeur le travail de nos professionnels qui sont par ailleurs pourvoyeurs d'emplois.

Nous avons constaté que le chiffre d'affaires de la restauration rapide au niveau national depuis trois à quatre ans se trouve bien au-dessus du chiffre d'affaires de la restauration traditionnelle.

La restauration traditionnelle est pourvoyeuse d'emplois en embauchant presque deux fois plus de salariés que la restauration rapide pour le même chiffre d'affaires. Néanmoins, une nouvelle génération de restaurateurs s'oriente vers la deuxième option pour réduire ses risques. Quelque 44 % de dépôts de bilan supplémentaires ont été enregistrés en 2023, ce qui représente 7 200 établissements.

En comparaison d'autres filières, il nous est souvent reproché notre manque de collaboration. Or j'ai rendu visite la semaine dernière aux représentants de la filière du canard avec laquelle nous sommes solidaires. Je viens d'une région du Sud-Ouest dans laquelle les filières de l'ostréiculture et du vin sont très présentes. Nous défendons donc, dans la mesure du possible, les produits de notre pays, de notre région, même si notre situation financière est difficile.

Le Bordelais est limitrophe des Landes. Or je constate que la carotte des sables coûte 1,86 ou 1,87 euro le kilo et que la carotte espagnole coûte 1,24 euro ou 1,25 euro. Nous aimerions mettre en avant les producteurs locaux, mais, avec cette différence de prix colossale, nous ne nous sentons pas fautifs de ne pas le faire.

Il existe un autre style de restauration, la restauration bistronomique et gastronomique. Elle peut se permettre de tels achats car la tarification de ses menus est bien supérieure à celle des autres restaurants. Néanmoins, lorsque le secteur doit lutter contre la restauration rapide et ses prix assez bas, les restaurateurs sont dans l'obligation de faire attention à la tarification des produits. Nous en sommes désolés car nous aimerions au plus haut point aider nos confrères agriculteurs et leur travail remarquable. En tout état de cause, travailler avec des producteurs locaux mettrait en avant nos établissements.

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