Merci beaucoup pour votre témoignage. En vous écoutant, la première question qui nous vient à l'esprit est de savoir si l'État savait qu'un tel risque existait. La responsabilité de l'État n'est pas la même selon la réponse. L'enquête de Disclose a retrouvé un document signé de la main d'un médecin, en 1967, indiquant que « cette affection a été causée par le quart effectué devant les bouilleurs contaminés et le démontage de certaines pièces de ces bouilleurs au cours de la traversée ». Puisqu'un médecin le savait, nous pouvons imaginer qu'il en était de même pour l'État, mais qu'il n'a pas pris les mesures adéquates pour protéger les personnels. De quels éléments disposez-vous, au sein de l'Aven, pour pouvoir répondre à cette question ?
Ensuite, les archives ont en partie été déclassifiées en 2013. Or, face au volume de ces archives, la question qui se pose est de savoir si le ministère de la défense, qui gère la plupart d'entre elles, a affecté suffisamment de personnels pour permettre l'accès effectif à ces archives.
Enfin, en tant que militaire, avez-vous fait l'objet d'un suivi médical plus important lorsque vous étiez affecté aux essais nucléaires que lors des autres périodes de service que vous avez accomplies ? L'Etat, les armées ou le service de santé des armées (SSA) ont-il assuré un suivi médical particulier ?