J'ai quatre questions à vous poser.
Premièrement, y a-t-il un vrai risque de banqueroute ou de scenario à la grecque pour la France ? Certains disent que la robustesse de notre économie nous en préserve mais, si nous devions basculer dans un tel scenario, qu'est-ce qui nous ferait basculer, et à quel moment ?
Deuxièmement, pensez-vous qu'il soit toujours raisonnable, aujourd'hui, de promettre des baisses de fiscalité ? Le Président de la République a annoncé vouloir baisser l'impôt sur les ménages. Croyez-vous au bénéfice d'une baisse de la fiscalité pour la relance de la croissance et le rétablissement de nos comptes publics ?
Troisièmement, quels leviers faut-il actionner pour sortir de cette situation ? Faut-il se tourner plutôt vers les comptes sociaux, le budget de l'État ou les collectivités ? On constate que le Gouvernement s'attaque actuellement à des régimes plutôt bien gérés de l'assurance chômage, comme l'Agirc-Arrco.
Ma dernière question est un peu plus taquine. Vous avez cité trois périodes gâchées, au cours desquelles on aurait pu faire beaucoup mieux en matière de réduction de la dépense. Ces périodes correspondent à trois couleurs politiques différentes : les trois premières années de la présidence d'Emmanuel Macron, où un taux de croissance raisonnable nous aurait permis de faire plus d'efforts ; les années Jospin, où l'on parlait d'une cagnotte, alors même que le déficit était déjà considérable ; la période qui correspond à la fin de la présidence de Jacques Chirac et au début de celle de Nicolas Sarkozy, où l'on aurait aussi pu faire davantage d'efforts. Au cours des dernières années, en matière de gestion des finances publiques, de quel gouvernement diriez-vous qu'il a été un bon élève ? Et lequel qualifieriez-vous de cancre ?