Qu'on ne s'intéresse pas assez aux finances publiques et, subséquemment, au besoin de financer le déficit. Il se dégage le sentiment qu'en France, on s'imagine qu'on trouvera toujours une solution à la dette publique. En trente ans, j'ai tout entendu à ce propos – pour certains, il était inutile de rembourser la dette et il suffisait de l'annuler ; pour d'autres, il fallait pratiquer l'emprunt perpétuel. Nous avons une attitude peu responsable face à la dette publique. Les travaux de la commission Pébereau ont été le seul moment où la question a été prise en compte en tant que telle.
J'ajoute qu'en 1993, lorsque je suis devenu député, je me suis demandé pourquoi, malgré mes recherches, je ne trouvais pas la dette dans les documents budgétaires. Il y avait alors à la commission des finances, où je débutais, un jeune député qui semblait s'y connaître : Charles de Courson. Lorsque je lui ai fait part de mon interrogation, il a éclaté de rire en me disant que je ne trouverais jamais la dette dans les documents budgétaires, puisqu'elle était traitée en trésorerie. Il a fallu attendre la loi organique relative aux lois de finances (Lolf) pour voir apparaître, en 2001, le tableau de financement de la dette. Des progrès ont ensuite été réalisés mais, malgré tous ces efforts de méthodologie, la question n'est pas assez prise en compte. Je suis donc très heureux de pouvoir l'évoquer devant vous et de voir qu'on lui consacre une commission d'enquête.