Il est délicat de répondre à votre question. Nous avons construit des modèles qui prennent en compte l'effet d'entraînement des dépenses additionnelles. En moyenne, une dépense supplémentaire de 1 génère à peu près 0,8 d'activités supplémentaires, sur lesquels l'État taxe environ 0,57. Cela signifie que les dépenses publiques ne s'autofinancent pas complètement à court terme et qu'une partie d'entre elles augmentent structurellement la dette publique. C'est la raison pour laquelle le consensus des économistes préconise une aide publique en période de crise, suivie par de meilleures recettes fiscales lorsque la situation s'améliore. Nous n'arrivons pas à mettre en place une telle démarche en France ; le second « cerveau » de la pensée keynésienne est trop occulté.
Enfin, l'effet de long terme de certaines dépenses fiscales sur la stimulation de l'outil productif et la réindustrialisation fait toujours l'objet de débats. Nous ne savons pas si ces dépenses fiscales ont contribué à maintenir l'emploi industriel.