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Intervention de Xavier Ragot

Réunion du jeudi 30 mai 2024 à 11h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la très forte croissance de la dette française depuis l'élection présidentielle de 2017 et ses conséquences sur le pouvoir d'achat des français

Xavier Ragot, directeur de recherche au CNRS, président de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et membre du conseil d'analyse économique :

Je suis tout à fait d'accord avec vous ; je le formule de manière différente, mais j'aboutis à la même conclusion. Le problème français est double : il porte à la fois sur le déficit public, mais surtout sur le déficit de notre balance courante et essentiellement de notre balance commerciale.

Contrairement à ce qui est souvent dit, l'épargne des Français est élevée, mais insuffisamment : la France s'endette continûment par rapport au reste du monde pour financer ses investissements et sa dette publique. À l'inverse, certains pays dont la dette publique est élevée, ne s'endettent pas par rapport au reste du monde, voire prêtent au reste du monde. L'exemple même en est le Japon, dont le ratio de dette sur le PIB est de 250 % et l'excédent courant de 3 %. Le Japon investit fortement dans le reste du bassin Pacifique et accumule de manière assez impressionnante des ressources par rapport au reste du monde.

Le problème français ne relève pas tant de la proportion de la dette détenue par les étrangers. En revanche, globalement, la France continue à s'endetter par rapport au reste du monde. La position extérieure nette représente le patrimoine ou l'endettement net des Français (des résidents) vis-à-vis du reste du monde. Or la position extérieure nette de l'État français est de  30 %, quand celle de l'État allemand est de + 30 % à + 40 % : l'Allemagne accumule beaucoup d'actifs sur le reste du monde. En France, le déficit d'épargne nationale est coûteux : le principal problème n'est pas tant la détention étrangère de dette publique que le caractère négatif de notre balance courante, alors que nous avions un excédent de 2 % au début des années 2000, comme l'Allemagne, laquelle est passée à + 6 % quand, dans le même temps, nous avons évolué vers  2 %.

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