En lien avec le débat public, nous avons produit un document, en ligne depuis lundi dernier, qui porte sur la contribution des crises macroéconomiques à l'évolution de la dette publique française depuis 2007 et depuis 2017. En utilisant trois méthodes différentes, nous avons cherché à distinguer ce qui était lié aux crises (crise covid et crise énergétique) et ce qui était lié aux choix politiques. Durant le quinquennat, ces choix ont essentiellement concerné des baisses d'impôts non financées, qui aboutissent à un montant de 40 milliards d'euros en 2023. La contribution de la crise covid et de la crise énergétique explique 52 % de la progression de la dette entre 2017 et 2023. En incluant le plan de relance lié à la crise, ce qui peut être sujet à débats, ce taux augmente pour s'établir à 69 %. Lorsque l'on effectue le même exercice à partir de 2007, les crises contribuent à hauteur de 46 % à l'aggravation de la dette ; les 54 % restants correspondant au déficit structurel.
Ensuite, les crises suscitent certes de la dette, mais peut-être en partie parce qu'elles sont mal gérées. À titre d'exemple, les montants dépensés face à la crise énergétique ont peut-être été trop élevés. Dès lors, la gestion de la crise par l'exécutif peut faire l'objet d'une discussion à part entière. En résumé, sans les crises, le niveau d'endettement public aurait représenté 87 % du PIB au lieu des 113 % actuels.