Je souhaite aborder trois points principaux avec vous. Concernant tout d'abord votre travail prospectif et la question de l'accompagnement des familles et des parents, il m'a semblé – peut-être à tort – que vous mettiez sur un pied d'égalité l'intérêt des familles, des parents et des enfants. Pourriez-vous préciser où vous placez le curseur entre l'intérêt supérieur de l'enfant et le maintien des liens familiaux ? À quel prix ces liens sont-ils maintenus ? Ce point me paraît essentiel.
Deuxièmement, comme tous les lieux accueillant des enfants placés, la fondation des Apprentis d'Auteuil n'a pas échappé à certaines situations dramatiques, notamment en ce qui concerne les violences sexuelles, les agressions sexuelles et les violences éducatives. Au-delà de l'observatoire dont vous parliez, j'aimerais savoir quelles mesures vous avez mises en place pour répondre à ces situations et pour éviter qu'elles se reproduisent. Êtes-vous encore confrontés à ces difficultés aujourd'hui ? Peut-être pourriez-vous lier cela à ce que vous décriviez tout à l'heure concernant la qualification des éducateurs et la qualité des équipes d'encadrement.
Enfin, un troisième point auquel je tiens particulièrement dans le cadre de cette commission d'enquête concerne le parcours scolaire des enfants placés. 13 % d'entre eux obtiennent le brevet, contre 80 % dans la population générale ; ils sont 13 % à préparer un bac général, contre quatre fois plus dans la population générale ; seulement 4 % de ces jeunes poursuivent des études supérieures. Tous les anciens enfants placés que nous avons auditionnés ont évoqué cette difficulté supplémentaire. J'aimerais savoir quels sont vos liens avec l'éducation nationale et comment vous accompagnez les parcours scolaires des enfants que vous accueillez.