En tant que directrice, je suis très satisfaite de disposer de cette cellule. Toutefois, si nous envisageons de la déployer ailleurs, il est essentiel de revenir sur la notion de confiance et de lien entre les acteurs. Si je déclare de nombreux événements, vais-je être perçue comme une mauvaise directrice en interne ? Si je remonte beaucoup d'incidents au département, cela déclenchera-t-il une inspection ? D'où l'importance de la confiance. Pour aborder les dysfonctionnements de l'ASE en France, il est primordial qu'un éducateur sur le terrain, un chef de service ou un directeur ose signaler les problèmes. La manière dont ces dysfonctionnements sont accueillis doit être constructive. Au-delà de la remontée d'informations, il faut se demander qui va traiter ces données et qu'elles seront les suites. Nous avons eu des échanges à ce sujet, car tous les départements sont en train de mettre en place des cellules d'audit et d'inspection. Plusieurs types d'inspections sont possibles, certaines sont prévues à l'avance, d'autres peuvent survenir à l'improviste, parfois tôt le matin. Je suis favorable à cette méthode de travail. J'apprécie la possibilité d'une inspection à tout moment, car elle me soutient en tant que manager. J'ai confiance dans le processus qui ne se traduira pas par des reproches de mauvaise gestion. Au contraire, cela permettra un dialogue constructif et, parfois, l'inspection offre des moyens nouveaux. L'outil est important, mais ce qui compte vraiment, c'est la manière dont nous l'utilisons, comment nous traitons les informations et comment nous permettons aux acteurs de s'exprimer librement. C'est ainsi que nous pourrons identifier les dysfonctionnements. Sinon, tout sera dissimulé et les problèmes finiront par nous exploser au visage.