Depuis le début de cette audition, nous avons entendu à plusieurs reprises évoquer la politique du moindre mal. Ce n'est pas notre ambition. Affirmer que la situation est pire ailleurs n'est clairement pas ce que nous souhaitons pour les générations futures. Entendre qu'un enfant est satisfait simplement parce qu'il a, pour la première fois de sa vie, consenti et signé un document n'est plus acceptable. C'est précisément à cela que nous consacrons notre temps aujourd'hui. Nous refusons également l'existence, en 2024, d'établissements absolument insalubres.
Je n'ai pas encore répondu à la question des sorties de l'ASE. Le rapport du Conseil d'orientation des politiques de jeunesse (COJ) comporte 40 propositions, que nous pouvons évidemment vous transmettre. Nous y avons largement contribué. La Fondation Abbé Pierre a récemment publié un rapport sur les jeunes, notamment ceux qui retournent chez eux, et sur la difficulté de la décohabitation. Je vous invite donc à un parallèle avec la question de la protection de l'enfance. Nous ne pouvons pas accepter de telles situations à risque. Il est essentiel de briser les stigmatisations : les « Tanguy » n'existent pas en matière de protection de l'enfance.
Notre dernier point d'alerte concerne la psychiatrie. Cette discipline représente une profession à part entière, nécessitant de nombreuses années d'études en médecine. Nous avons recueilli de multiples témoignages de surmédicalisation d'enfants, souvent « shootés », si je puis me permettre ce terme. Il existe des initiatives très positives, comme l'expérimentation Pégase et les unités d'accueil pédiatrique enfants en danger (Uaped) qui disposent de compétences réelles, de professionnels qualifiés et dont le travail en maillage territorial est essentiel. Nous souhaitons rappeler que l'on ne peut pas attribuer des compétences psychiatriques à tout le monde, ce qui n'est d'ailleurs pas souhaitable en termes de surcharge de travail des professionnels.