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Intervention de Sophie Diehl

Réunion du mardi 28 mai 2024 à 16h30
Commission d'enquête sur les manquements des politiques de protection de l'enfance

Sophie Diehl, responsable du pôle « Justice des enfants et des adolescents » de l'association Citoyens et Justice :

Pour revenir à la question de l'accompagnement jusqu'à 25 ans, il ne s'agit pas tant d'une question d'âge que d'œuvrer vers un objectif d'accompagnement complet du jeune. Il est contre-productif de sécuriser progressivement les jeunes pour ensuite les abandonner soudainement. Pour concevoir le projet d'accompagnement vers l'âge adulte, nous avons envisagé trois types d'autonomisation. De 18 à 21 ans, nous parlons d'une autonomisation standard. Nous avons imaginé un système permettant à chaque jeune de déterminer s'il a encore besoin, à 18 ans, de rester en famille d'accueil ou s'il doit s'orienter vers des logements diffus. Nous avons établi des proportions pour chaque tranche d'âge en nous basant sur des projections réalistes et sur les chiffres de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). Plus le jeune avance en âge, moins le caractère intensif de l'accompagnement s'avère nécessaire, sauf en cas de vulnérabilités particulières. Ensuite, pour les jeunes de 21 à 23 ans, l'accompagnement est destiné à ceux qui poursuivent des études plus longues ou qui se trouvent dans des situations de vulnérabilité importante. Nous avons également intégré le droit au retour, le droit à l'expérimentation et le droit à l'erreur, qui sont essentiels pour l'accompagnement des jeunes de cette tranche d'âge. Au-delà de 23 ans, l'accompagnement concerne principalement ceux qui poursuivent des études très longues ou qui rencontrent de réelles difficultés.

Lorsqu'on examine le budget envisagé, il est important à 18 ans puis décroît ensuite progressivement jusqu'à 25 ans. Il me faudra retrouver les chiffres exacts. En analysant nos propositions, nous avons alloué 2 milliards d'euros pour l'accompagnement des 84 000 jeunes mentionnés. Pour les jeunes jusqu'à 21 ans inclus, nous avons prévu environ 1,6 milliard d'euros. Ensuite, de 21 à 25 ans, bien que la somme de 400 millions d'euros puisse paraître significative, elle mérite d'être investie pour permettre à ces jeunes d'exploiter leur potentiel et de devenir une richesse pour notre société. Il est essentiel qu'ils puissent, à terme, participer activement à la vie sociale. Nous avons ainsi conçu ce projet comme un investissement d'avenir et une croyance en la jeunesse, perçue comme une force plutôt que comme une vulnérabilité. L'accompagnement des jeunes, tant sur le plan éducatif que moral, ne constitue pas une dette qu'ils auraient envers nous, mais plutôt un droit qu'ils possèdent. Ils n'ont pas choisi de venir au monde et lorsque nous assumons un rôle de suppléance parentale, nous devons les accompagner sans attendre de contrepartie.

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