Je vous remercie pour cette présentation de votre mission. Vous avez évoqué l'importance de ces commémorations, qui s'inscrivent dans un travail de mémoire plus large, entamé au lendemain de la fin de la deuxième guerre mondiale. Celui-ci a pris un tournant décisif en 1984, lors des célébrations du quarantième anniversaire du débarquement de Normandie, autour d'une mémoire partagée entre toutes les nations.
À l'occasion du 80e anniversaire de libération de la France, des commémorations seront donc organisées sur l'ensemble du territoire, comme vous l'avez détaillé. Vous en êtes le chef d'orchestre, et au nom de mes collègues du groupe Renaissance, je vous remercie pour votre implication personnelle et passionnée.
Les commémorations des débarquements de Normandie et de Provence représenteront des moments clés et, à l'image de celle de 1984, le Président de la République, en créant la mission, a voulu faire de l'ensemble de ces moments de souvenir des événements marquants, à la fois pour les derniers vétérans – malheureusement de moins en moins nombreux – mais aussi pour montrer à toutes les générations, et surtout aux plus jeunes, l'enjeu de perpétuer cette mémoire qui, pour beaucoup, est de plus en plus éloignée de leur quotidien.
Comme l'écrit l'historien Olivier Wieviorka, les commémorations ne sont dorénavant plus axées sur l'idée de victoire, mais sur l'idée de paix, de réconciliation et de construction européenne. Ces cérémonies commémoratives constituent en effet des moments de célébration de valeurs universelles de liberté, de paix et de réconciliation.
Ce travail de mémoire en présence des derniers anciens vétérans, dont beaucoup ont dépassé les 100 ans, est essentiel pour honorer leur sacrifice et plus encore celui de ceux qui sont morts ; et préserver leur témoignage encore vivant de cette grande histoire. Leur présence permettra de donner une dimension encore plus humaine et personnelle à l'événement et de transmettre l'idée que le courage, la résilience et la solidarité demeurent des valeurs fondamentales pour nos démocraties d'aujourd'hui. En écoutant attentivement leurs récits ou leur témoignage parfois lus par des plus jeunes, et en partageant ce moment avec eux, chacun pourra mieux comprendre et apprécier leur contribution à la liberté et la paix et le rôle clé qui a été le leur en 1944. Il était donc important de valoriser et de soutenir ces derniers survivants dans le cadre du travail de mémoire et d'y associer toutes les jeunes générations.