Mes chers collègues, en préambule, je voudrais excuser le Président Thomas Gassilloud qui, en raison d'un léger accident, ne peut être parmi nous aujourd'hui. Mais il devrait être de retour dès la semaine prochaine.
Nous éprouvons beaucoup de plaisir à recevoir Monsieur l'ambassadeur Philippe Étienne, en sa qualité de président du groupement d'intérêt public (Gip) « Mission du 80e anniversaire des débarquements, de la Libération de la France et de la Victoire ». Monsieur Étienne, vous avez été nommé à cette fonction en juillet 2023, après un parcours brillant et exemplaire. Ancien élève de l'École normale supérieure et de l'École nationale d'administration, agrégé de mathématiques, vous avez été élevé à la dignité d'Ambassadeur de France et avez occupé les postes les plus prestigieux de la carrière. À Bruxelles, vous assuriez les fonctions de Représentant permanent de la France auprès de l'Union européenne, mais vous avez été également ambassadeur à Washington et à Berlin. En mai 2017, vous avez rejoint la présidence de la République comme conseiller diplomatique d'Emmanuel Macron et sherpa G7 et G20.
Je salue également votre directeur général, le général Michel Delion, bien connu de notre commission, que nous avions auditionné dans le cadre de nos travaux sur le projet de loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, alors qu'il pilotait le groupe de travail sur les réserves.
L'année 2024 sera une année très importante en matière mémorielle, marquée en particulier par la célébration du 80e anniversaire du débarquement et la Libération. Victor Hugo appelait déjà en son temps à « allumer les grandes dates comme on allume des flambeaux ». Tel est en quelque sorte l'objectif de votre mission Libération, qui est notamment chargée d'organiser et de promouvoir les cérémonies et de valoriser les actions locales et les thématiques mises en avant à l'occasion de cet anniversaire. Vous nous expliquerez sa structure et ses moyens d'action. J'ai d'ailleurs noté que le groupement est doté d'un conseil scientifique et d'orientation composé d'une vingtaine de membres, tous chercheurs ou historiens spécialistes de la seconde guerre mondiale.
Votre feuille de route est vaste, puisqu'elle ne se limite pas aux cérémonies du 6 juin, mais comportera en 2024 les deux débarquements de Normandie et de Provence, la libération de Paris et de Strasbourg, l'engagement de la résistance dans les combats, ainsi que de nombreux autres événements sur l'ensemble du territoire. Près de 2 000 projets commémoratifs ont été répertoriés partout en France. Pouvez-vous nous le confirmer ?
Nous sommes en train d'achever un cycle consacré à la défense globale. En conséquence, nous serons particulièrement intéressés de voir comment vous envisagez de faire de cette date anniversaire une occasion pour les citoyens de tous âges de se remémorer ce qui les unit, à l'heure où certains sont tentés de délaisser les cérémonies.
La résilience nationale passe d'abord par la fidélité et le respect dû à nos anciens. Cependant, le nombre de grands témoins diminue inexorablement. Vous nous direz certainement quelles actions vous mettez en place pour intégrer les associations d'anciens combattants à cet anniversaire. Peut-être pourriez-vous également revenir sur les enjeux relatifs à la collecte d'archives menée par le Gip et qui devrait donner lieu à une numérisation afin de préparer la mémoire de demain ? Vous nous direz enfin quelles actions spécifiques à destination de la jeunesse sont envisagées afin de développer notre esprit de défense. Je sais que beaucoup de députés membres de la commission sont très attachés au dispositif des classes de défense. J'en fais partie et j'ai pu en mesurer l'efficacité dans mon département de Seine-et-Marne.
Enfin, avant de vous passer la parole, le président Thomas Gassilloud m'a demandé d'informer les membres de notre commission que seront publiés sur le compte X (ex Twitter) de la commission, à partir d'aujourd'hui et à raison de trois fois par semaine, de courts portraits de députés ayant participé aux combats de la Libération ou aux actions de la Résistance et qui, pour la plupart, ont siégé dans notre commission de défense. L'idée consiste, pour la commission, à participer ainsi à la commémoration de la Libération. Les peuples qui ont la mémoire la plus longue sont aussi ceux qui ont l'avenir le plus long.