Cette démarche est compliquée pour la population. Les adultes remplissant les trois conditions légales ont déjà beaucoup de mal à être reconnus comme victimes des essais nucléaires.
Pour ce qui est des enfants, les données dont nous disposons émanent de notre caisse de prévoyance sociale et remontent jusqu'à 1985. Nous pouvons ainsi savoir quels enfants présentent l'une des vingt-trois maladies radio-induites reconnues par le droit, ou bien d'autres problèmes de santé tels que les malformations. Certains enfants sont atteints de malformations qui ne sont toujours pas reconnues.
La théorie des « essais propres » a perduré pendant plusieurs décennies, de sorte qu'il est difficile, aujourd'hui, de mettre en évidence le lien entre ces pathologies et les retombées radioactives. L'omerta imposée par l'État et par nos dirigeants politiques locaux a retardé le travail de sensibilisation et de prise de conscience.
Heureusement, nous avons constaté que depuis la pétition, la parole s'est libérée. D'ailleurs, les politiques eux-mêmes intègrent ce sujet dans leur programme électoral.