Comme je l'ai indiqué, la loi conditionne l'éligibilité à la demande d'indemnisation à trois critères de temps, de lieu et de type de maladie.
Il faudrait toutefois s'interroger sur la notion de victime. Pour l'Association 193, toute personne ayant séjourné en Polynésie pendant la période concernée et atteinte d'un cancer radio-induit ou d'une des maladies dite « oubliées » doit être considérée comme victime.
Pour le Civen, le profil type est un individu ayant séjourné en Polynésie entre 1966 et 1974, exclusivement durant les tirs atmosphériques, et exposé à des radiations excédant le seuil de 1 mSv. En outre, la personne doit aussi avoir séjourné dans une zone considérée comme touchée par des retombées. Ainsi, d'après le CEA, le tir « Centaure » du 17 juillet 1974 aurait touché uniquement la côte Est, soit de Mahina à la presqu'île.
Or, l'enquête Toxique de Sébastien Philippe a démontré, en s'appuyant sur des modélisations, que tout Tahiti a été contaminée, ainsi que les îles Sous-le-Vent. D'autres îles, notamment les Marquises, ont été également touchées par d'autres tirs. Au demeurant, la loi reconnaît des retombées sur l'ensemble des archipels.
Pour l'Association 193, toutes les personnes présentes pendant la période concernée sont donc des victimes des tirs. Pour le Civen, le profil type des victimes est défini par les études du CEA et dépend du seuil dosimétrique, ce que nous contestons.