Je rappelle que la dette est un transfert vers les générations futures. Nous ne devons jamais le perdre de vue. Autrement dit, ce qui peut bénéficier temporairement à la génération présente se justifie-t-il aussi vis-à-vis des générations futures ? Cette question me semble centrale.
La détention de dette par des créanciers étrangers ne paraît pas constituer un problème en soi, notamment en termes de souveraineté. En effet, les détenteurs de dette encaissent leurs intérêts et, le moment venu, s'attendent à être remboursés. Ce système fonctionne bien, aussi longtemps que l'on nous prête la capacité de rembourser. Si la situation devait mal tourner, nous ne ferions pas face aux débiteurs étrangers, mais au mécanisme européen de stabilité. La discussion ne serait pas forcément agréable, mais elle serait au moins cantonnée.
Enfin, s'agissant du retour potentiel à un déficit équivalent à 3 % du PIB, permettez-moi à nouveau de citer le président Chirac, peut-être inspiré par Pierre Dac : « les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu'elles concernent l'avenir ».