Tout d'abord, l'État est un État social et la société a effectué des choix. Par exemple, le choix a été fait – et il peut être remis en cause – de fournir aux retraités à peu près le même niveau de vie que celui des actifs. D'autres pays ont agi différemment : en Suède ou en Allemagne, le niveau de vie des retraités est inférieur de 20 % à 25 % à celui des actifs. Compte tenu du nombre croissant de retraités, il est possible de s'interroger sur le maintien de ce choix social ou sur sa transformation.
La France dépense plus que l'Allemagne, mais sa situation n'est pas non plus parfaitement identique. Pendant très longtemps, le taux de fécondité était de deux enfants par femme en France quand celui de l'Allemagne était de 1,3 enfant par femme. Je ne pense pas que réaliser des économies sur les prestations familiales ou sur les crèches aille dans le bon sens.
Enfin, nous avons choisi de proposer un système extrêmement redistributif, où l'on donne beaucoup aux plus pauvres et où l'on prend aux plus riches. Par nature, l'impôt est redistributif et il est possible d'accentuer encore plus cet aspect. Certains considèrent ainsi que les plus riches ne payent pas assez d'impôts grâce à l'optimisation fiscale et qu'il faut donc taxer leur capital.