Nous avons effectivement connu un phénomène très agréable et simultané de longue baisse des taux d'intérêt. Il est vrai qu'à une période, plus le stock de la dette s'est accru et plus charge d'intérêt a diminué. Ces conditions exceptionnelles ne se répéteront pas et puisque le stock s'est accru, la charge d'intérêt va probablement augmenter, ce qui constituera une contrainte forte dans la construction des budgets à venir.
Je souscris aux propos qui ont été tenus concernant le débat dépenses versus recettes en 2023. Le rapport économique, social et financier fait ainsi état de soixante milliards d'euros de baisse d'impôts, soit environ deux points de PIB. Il faut cependant avoir également à l'esprit l'augmentation massive des prélèvements qui a eu lieu entre 2010 et 2014 et représente trois points de PIB. Autrement dit, nous vivons avec un point de PIB de prélèvement supplémentaire par rapport à 2010. Mais si tant est que nous parvenions à augmenter nos recettes, elles n'arriveront pas à rattraper nos dépenses. Dans le cadre du divorce qui s'est produit au début des années 1980, la pension alimentaire est payée depuis une quarantaine d'années par la dette.