Il est souvent question de « l'héritage » dont Emmanuel Macron a été lesté en 2017. On parle souvent de la situation telle que l'avait laissée François Hollande, en oubliant quand même un certain nombre d'éléments, comme le fait que de 2017 à 2019, nous avons vécu un cycle haut de croissance mondiale ou le fait que l'inflation a écrasé une bonne partie de la dette supplémentaire.
Au début du premier quinquennat, Emmanuel Macron et Edouard Philippe se satisfaisaient que plus nous empruntions, plus nous réduisions la charge de la dette, dans un contexte de taux nuls, voire parfois légèrement négatifs. Personne ne s'inquiétait, ni n'a anticipé la remontée des taux. Désormais, nous vivons une situation inédite où la charge d'intérêt de la dette constitue le deuxième budget de l'État et sera bientôt le premier. L'effet « boule de neige » est en cours. N'y a-t-il pas eu là un défaut d'anticipation et même une faute ?
Ensuite, le Président de la République a déclaré au début de l'année qu'il n'existait pas un problème de dépenses, mais un problème de recettes. Dans ce cas, quelles sont les implications pour les Français puisqu'il faut bien payer les intérêts de la dette si nous souhaitons conserver une trajectoire soutenable ? Or la trajectoire actuelle suscite de bien légitimes questions. En cas de recettes supplémentaires, quel pourrait être l'impact pour les Français ?
Troisièmement, le débat sur les dépenses structurelles et conjoncturelles relève de choix politiques. La participation au remboursement de la réparation d'un grille-pain ou d'une braguette peut-elle être réellement considérée comme un élément structurel ou ne mérite-t-elle pas d'être remise en question ? Certes, les interprétations peuvent être politiques, mais force est de constater que des efforts doivent être fournis pour revenir sur une trajectoire de soutenabilité de la dette. Le Gouvernement les chiffre à vingt milliards d'euros supplémentaires. À quel niveau les situez-vous ?