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Intervention de Henri Sterdyniak

Réunion du mardi 4 juin 2024 à 9h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la très forte croissance de la dette française depuis l'élection présidentielle de 2017 et ses conséquences sur le pouvoir d'achat des français

Henri Sterdyniak, économiste :

En 2023, la France a payé comme charge d'intérêt 1,7 % du PIB, quand le déficit a été de 5,5 % du PIB. Cela signifie que les marchés financiers nous ont fourni 3,8 % du PIB, qui ont été utilisés pour réaliser des dépenses publiques. Jusqu'à présent, la dette nous a toujours soutenus, elle nous a permis d'augmenter nos dépenses.

Ensuite, en 2023, le déficit des administrations s'établissait à 154 milliards d'euros, quand l'épargne des Français s'élevait à 119 milliards d'euros et la capacité de financement des entreprises à 22 milliards d'euros. Face au creusement de la dette publique, les ménages ont vu leur revenu fortement soutenu, ont épargné et ont naturellement pu acheter des titres publics. L'État a maintenu le taux de marge des entreprises malgré la mauvaise situation économique et ces entreprises disposent d'une capacité de financement.

Troisièmement, la dette publique a augmenté d'environ douze points de PIB. Les causes sont d'abord liées à l'historique dont a hérité Emmanuel Macron en 2017, pour six points de PIB. Ensuite, neuf points de croissance de la dette s'expliquent par la mauvaise situation conjoncturelle et huit points par la baisse des impôts de 76 milliards d'euros, également répartis entre les ménages et les entreprises. Par ailleurs, huit points de la croissance de la dette s'expliquent par les dépenses exceptionnelles face à la crise covid et la crise inflationniste. Comme les intérêts payés ont été inférieurs au taux de croissance, la dette a diminué de onze points de PIB. Par ailleurs, les dépenses courantes ont été gérées avec rigueur, permettant d'économiser dix points de PIB.

Le Gouvernement a soutenu les ménages et les entreprises lors des crises. En revanche, il est loisible de se demander s'il fallait effectivement baisser les impôts de 76 milliards, dans une situation où nous étions quand même en déséquilibre.

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