Tout d'abord, la plupart des grandes économies capitalistes développées présentent des dettes importantes, avec une moyenne de dette publique représentant 100 % du PIB. Celle-ci s'établit ainsi à 122 % du PIB aux États-Unis et à 260 % du PIB au Japon. Globalement, la demande est en déficit à l'échelle mondiale, ce qui a entraîné dans tous les pays des déficits importants de 2008 à 2019 et le maintien de taux d'intérêt très bas. La dette était nécessaire pour soutenir l'activité. Ainsi, lorsqu'il est question de la dette, il convient de distinguer les situations. Une partie du déficit est nécessaire pour des raisons conjoncturelles.
Ensuite, il peut exister une tentation, comme c'est le cas aux États-Unis actuellement, d'aller plus loin et de relancer coûte que coûte l'économie, au prix d'un certain risque d'inflation. L'exemple américain semble indiquer que cette démarche fonctionne et qu'une économie se porte mieux lorsque des politiques relativement actives sont mises en place plutôt que des politiques de consolidation budgétaire qui peuvent conduire à une stagnation de l'activité, surtout à l'échelle de la zone euro.
La dette n'est pas foncièrement une question de dépenses publiques : par exemple, le Japon affiche un endettement à hauteur de 260 % du PIB, alors que ses dépenses publiques s'établissent à 40 % du PIB. L'exemple opposé est constitué par la Suède, dont les dépenses publiques sont élevées, mais qui présente par ailleurs un niveau de dette limité. Foncièrement, la dette s'explique par des besoins macroéconomiques d'équilibre. Les travaux qui estiment qu'au-delà d'un certain seuil la dette est nuisible ne sont pas validés scientifiquement. Il n'existe pas de consensus scientifique sur la question.