Monsieur le président, madame et monsieur le rapporteur, je crois que les observateurs resteront quelque peu perplexes face à de telles divergences dans des conclusions se basant sur des constats majoritairement partagés.
Madame la rapporteure, en tant que membre de la majorité, vous exprimez-vous en accord avec le Gouvernement ? Ces éléments que vous présentez comme des hypothèses sont-ils de nature à changer la politique du Gouvernement ? Le Gouvernement est-il à l'origine de l'idée de rejoindre le NPG au plus vite ?
Ce qui me semble ressortir de vos propos, c'est qu'en dehors de l'OTAN, il n'y aurait point d'Europe. Jusqu'à présent, la thèse courante consistait à nous expliquer que l'OTAN allait faire naître une option européenne. On comprend bien qu'en réalité, il n'en est rien, pour une raison simple, bien documentée et théorisée notamment par les États-Unis. L'Europe, y compris dans un volet de défense éventuel, est un instrument au service de l'hégémonie américaine et doit être placée sous leadership allemand. Cela avait été théorisé de façon extrêmement limpide et claire par Zbigniew Brzeziński dans Le grand échiquier. Il me semble donc inapproprié de conclure qu'il faudrait plus d'OTAN pour parvenir à plus d'Europe. Les choses ne sont pas liées de cette façon ou en tout cas, cela me paraît persévérer dans l'erreur.
Par ailleurs, à quoi sert réellement l'Assemblée parlementaire de l'OTAN ? Pour y siéger à vos côtés, j'ai bien l'impression que les décisions sont prises bien en amont.
Enfin, où en sommes-nous de la question des normes techniques en matière de liaison de données ? C'est évidemment le nerf de la guerre et quand les États-Unis auront mis la main sur ces liaisons, une fois encore, il ne nous restera plus qu'une boîte noire. De la même façon, les britanniques sont particulièrement dépendants des États-Unis sur de nombreux sujets et notamment sur ceux relatifs à la dissuasion.