Pour ma part, j'inviterais l'extrême droite à davantage de clarté. Nous faut-il plutôt considérer le programme présidentiel de Marine Le Pen qui, deux mois après le début de la guerre en Ukraine, demandait de sortir immédiatement du commandement intégré de l'Otan, ou celui de M. Bardella qui, pour les élections européennes, nous informe qu'il ne sortira pas du commandement intégré tant que la guerre en Ukraine se poursuivra ?
Vous nous interrogez sur les apports du retour dans le commandement intégré et je vous répondrai de manière très différente de Mme la rapporteure en vous disant : « aucun ». L'OTAN est une alliance politique et militaire. L'essentiel des décisions se prend dans l'arène politique. La France avait quitté le commandement intégré, soit le volet militaire de l'Alliance, mais pas ses instances politiques. Nous avons toujours siégé au Conseil de l'Atlantique Nord et disposé du même droit de veto que n'importe quel membre intégré.
Concernant le budget, nous aurions parfaitement pu bloquer des augmentations du budget sans être membres du commandement intégré. L'intégration dans le commandement militaire nous a concrètement apporté une présence dans les instances militaires, de sorte à pouvoir discuter des normes techniques du matériel. Aujourd'hui, nous n'avons pas forcément les moyens d'être présents à tous les comités tant il y a de décision et de normes à suivre.
Nous sommes souvent les seuls à dire non, sauf les Turcs de temps en temps et pas toujours pour de bonnes raisons. Nous ne pouvons pas dire non en permanence, si bien qu'il nous faut choisir nos combats. La question est de savoir si ce que nous gagnons est supérieur à ce que nous perdons. Aujourd'hui, la seule chose que nous gagnons dans l'OTAN, c'est d'essayer de faire respecter nos lignes rouges et en contrepartie, nous perdons beaucoup d'autres choses. Je réitère ici mon alerte sur la question des hélicoptères.